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Les os sur la peau
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25 septembre 2014

Le premier attentat

          Le 24 septembre 2014, Hervé Gourdel, un touriste français, a été assassiné par des fanatiques de Jund al-Khalifa qui l'avaient pris en otage. La France est en deuil. La barbarie est à nos portes. François Hollande déclare même que cet homme est mort parce qu'il était français, « représentant d'un peuple (…) qui défend la dignité humaine contre la barbarie ».

Le 24 septembre un Français est mort. Un.

Combien d'otages avant lui ? Combien de décapitations, de meurtres, de viols, commis par des fanatiques pseudo-musulmans sur des individus dont nous n'entendrons jamais parler ? Et surtout, combien de ces mêmes atrocités commises par les armées occidentales ?

 

           Le 11 septembre 2001, des avions ont été propulsés dans des tours de bureaux à New-York par des membres d'Al-Qaïda et ont tué beaucoup de personnes. Les Etats-Unis étaient en deuil. Nous aussi d'ailleurs, je me souviens, j'étais en CM1 et nous avons observé une minute de silence dans la cour de l'école. Combien de minutes pour les Afghan.ne.s et les Irakien.ne.s ? Est-ce que ces personnes méritaient qu'on les tue, qu'on détruise leurs pays et qu'on ignore leurs souffrances, simplement parce qu'elles partageaient une religion et quelques frontières avec des terroristes ? C'est une question naïve, n'est-ce pas ?

           Le 11 septembre 1973, le général Augusto Pinochet renversait le régime démocratique de Salvador Allende au Chili, avec le soutien direct des Etats-Unis, pour installer une dictature militaire qui a duré 16 ans, tué et fait disparaître des milliers de personnes, et torturé des dizaines de milliers d'autres. Mais chaque 11 septembre, depuis maintenant 13 ans, nous pleurons les Etats-Unis, victimes de la barbarie.

La seule vraie barbarie, c'est celle qui n'est pas blanche. Celle qui nous attaque. Nous occidentaux, nous blanc.he.s, nous chrétien.ne.s.

           Peu importe que nos armées bombardent des civil.e.s. Que nous mettions en place des régimes sanguinaires dans d'autres pays que les nôtres. Que nous ayons colonisé et ruiné ces pays pendant des décennies. Nous sommes simplement en charge d'une mission civilisatrice. Et s'il faut les annihiler pour les civiliser, qu'il en soit ainsi.

Décapiter quelqu'un est un acte atroce. Pas parce que ce quelqu'un est français. Mais parce que ce quelqu'un est un être sensible et conscient.

 

           La guerre ne commence pas aujourd'hui. Elle a commencé il y a bien longtemps, et nous avons la chance d'être à l'abri. Hervé Gourdel n'est pas mort parce qu'il représente une nation qui combat la barbarie blabla. Il est mort parce qu'il est tombé aux mains de fanatiques qui se croient investis d'une mission divine. Une secte quoi. Bien sûr, ce ne sont pas les Raéliens ou les Témoins de Jéhovah. C'est une secte violente, armée, financée, qui a des prétentions politiques. Mais au niveau force de frappe, ça n'a rien de comparable à une armée comme celle des Etats-Unis ou de la France.

On entend beaucoup dire que le terrorisme islamiste menace l'Occident. Peut-être que c'est vrai, mais nous avons alors la chance d'être seulement menacé.e.s.

Les pays non occidentaux, eux, sont déjà victimes à la fois de ce terrorisme et du nôtre.

 

Il est temps de prendre conscience de qui domine.

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