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Les os sur la peau
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23 janvier 2012

Culture libre ?

Depuis la fermeture de Megaupload, on ne parle que de ça. Le débat est rude déjà depuis plusieurs années à propos du droit d'auteur, de l'accès à la culture, des grandes compagnies de production... Et je dois dire qu'au milieu de ce bordel ambiant, j'ai du mal à me positionner.
Ce que je reproche surtout au téléchargement libre, c'est la débauche d'images et de sons qui est en passe de rendre notre génération et celles qui suivent complètement blasées. Mais là encore il est facile de se retourner contre les industries du disque et du cinéma ; car même moi qui ai encore la fascination du grand écran et de la salle obscure, je dois dire qu'à 7€ la place à tarif réduit, j'essaye de n'aller au cinéma que quand je suis à peu près sûre d'avoir déniché le film de l'année. Pour les autres, qui ont juste l'air sympathiques, je me contenterai bien de les regarder sur mon ordinateur. Pareil pour la musique, on tourne autour de 10-20€ pour un album, et j'ai beau être mélomane, je ne suis encore qu'une pauvre étudiante. Alors oui, il faut encourager les artistes, et ne surtout pas oublier les techniciens et autres intermittents, mais franchement, on ne me fera pas croire que les compagnies qui produisent les films et les musiques les plus téléchargés (qui sont aussi les plus vendus) ne font pas assez de profit pour avoir la possibilité de le redistribuer plus équitablement. Dans ce débat on nous ramène toujours l'argument des « petits artistes », pourtant ce sont bien les grands lobbies, producteurs de « grands » artistes, qui font pression sur les gouvernements pour faire fermer les sites de partage et sanctionner les fraudeurs, et les artistes qui ont du mal à joindre les deux bouts il y en a toujours eu, d'ailleurs je dirais même que des sites comme youtube ou myspace, où les contributeurs ne sont pas payés (pas par les usagers en tout cas), les aident plutôt à se faire connaître.
Ceci étant dit, je ne soutiens toujours pas le principe du téléchargement libre, pour la simple et bonne raison qu'il est la grande majorité du temps réalisé sans l'accord des créateurs. Quand Trent Reznor ou Radiohead mettent leurs albums en ligne à la disposition de tout le monde, ok. Mais aller se servir comme ça, on ne me fera pas croire que ça relève d'une philosophie de Robin des Bois. Ce qui me surprend le plus dans ce débat, c'est qu'entre les défenseurs du droit d'auteur et ceux de la culture libre, quasiment personne n'a pensé bon de suggérer qu'il existait un juste milieu. Qu'on pouvait rémunérer les artistes sans arnaquer les consommateurs (et je dois le dire, cela me fait bien de la peine d'employer ici le terme de consommateur). Bien sûr, me direz-vous, je ne suis pas une spécialiste de la production, et je ne connais pas le coût de chaque étape et le salaire moyen de chaque personne impliquée, ceci dit et comme je l'ai dit précédemment, si les grandes boîtes arrivent à perdurer et à faire encore autant de promo, c'est bien que l'industrie rapporte encore. Le paysage cinématographique et musical est dominé depuis des années par des blockbusters et des pop-stars américains sans intérêt, et ce sont les mêmes qui sont les plus téléchargés et continuent à se faire des couilles en or. Le problème est donc ailleurs. Mais je n'ai pas la prétention de trouver la solution aujourd'hui et toute seule comme une grande.
Imaginons un peu que l'on supprime la possibilité de télécharger la musique et les films que l'on veut gratuitement. Eh bien c'est simple. La majorité des gens, qui n'est pas passionnée de musique ou de cinéma, se contentera de la radio, de la télé, des vidéo-clubs, des médiathèques, et d'aller au cinéma de temps en temps. Les autres, les vrais passionnés, sont déjà prêts à mettre de l'argent dans leur passion, et le téléchargement n'est pas un obstacle à cela. Tant que la création sera régie par la loi du profit, les vrais artistes de qualité resteront écrasés par les mieux produits, et la majorité des gens ne verra pas l'intérêt de mettre son argent dans la culture, puisque ce sont les entreprises elles-mêmes qui font primer la quantité sur la qualité.

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Commentaires
A
Il faut aussi mettre en évidence que la musique la plus téléchargée n'est autre que celle qui passe en boucle sur toutes les ondes.<br /> <br /> Aujourd'hui la stratégie des maisons disques est de produire de la musique-kleenex, des morceaux efficaces mais aussi profond que cuillère à café, des morceaux qui font certes danser mais avec des paroles qui se lisent très rapidement et ainsi l’empathie n'est que de courte durée puisque facilement remplaçable, donc poubelle. Ceci permet en principe de démultiplier le nombres d'artistes bankable et remplir les caisses avec autant d'albums vendus tout en payant le moins possible les artistes sans renom. Et tant pis s'ils parviennent à perdurer un peu, ça ne fera que plus d'albums à vendre. Mais en principe...<br /> <br /> Maintenant que le téléchargement vient se mettre dans le rouage de cette stratégie si finement pensée, forcément il faut pousser la gueulante et jouer de la justice. Certes sur le fond philosophique c'est tout à fait justifier mais on ne me fera pas croire que les boîtes de productions crèvent de faim. Barclay, Universal comme d'autres même s'ils enregistrent des baisses de ventes restent tout de même confortable. Pour ce qui est des petites, j'en connais pas et c'est certainement un gage du fait qu'ils n'ont jamais vraiment correctement fonctionner. <br /> <br /> Alors je ne me rangerai pas du côté des boîtes de productions même si le petit personnel est peut être un peu moins gâté (mais surement pas moins que dans d'autres secteurs) puisqu'ils ont choisi la voie du fric plutôt que celle de l'art au point de s'ingérer un peu trop dans les projets des artistes à tel point qu'un produit de base n'a plus rien à voir à sa finition afin de le rendre plus "efficace". C'est pour ça que l'on voit de plus en plus d'artistes se séparer de leur maison de leur producteur.<br /> <br /> Pour finir, des moyens (peu efficaces) ont été mis en œuvre pour répondre à cette demande, Hadopi, que faire de plus? De toute façon les maisons de disques seront de moins en moins concernés par tout ça puisqu'il y a de plus en plus de moyen de s'en passer comme l'autoproduction ou encore la production participative comme MyMajorCie pour ne citer que le plus connu, qui offrent les mêmes chances à tous les artistes. Mais ça ne règle en rien le problème du téléchargement illégal, chose qui ne condamne pas pour autant un artiste, loin de là, puisque le disque n'est pas la seule source de rémunération pour les artistes, il y a aussi les concerts, les représentations, les goodies, les plateaux tv, les royalties et j'en passe.
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